La vessie est située en région ventro-caudale de l’abdomen.
Le col vésical est situé craniâlement au bord crânial du pubis, et donc de la prostate chez le chien mâle. Enfin, elle est située caudalement aux anses de l’intestin grêle et ventralement au colon descendant, ainsi qu’à l’utérus chez la femelle et aux gros vaisseaux
La lumière apparaît normalement anéchogène et vide d’échos, ce qui traduit le caractère homogène de l’urine normale. Cependant, une urine particulièrement concentrée peut produire de façon normale quelques échos:
Certains artefacts, comme celui des « pseudosédiments » peuvent cependant modifier cet aspect. Nous reviendrons sur cet image, due à des artefacts de lobes accessoires dans la partie correspondante. Un autre artefact, que nous détaillerons également par la suite, peut expliquer la présence d’échos non réelle dans la lumière vésicale, c’est celui dit « d’épaisseur de coupe ».
Il faut garder à l’esprit que l’épaisseur varie en fonction de l’état de distension de la vessie :
- Pour les chiens, avec une vessie peu distendue, en moyenne 2,3mm
- Avec une vessie moyennement distendue, en moyenne 1,4mm
On notera également que les chiens de plus grand modèle ont une paroi approximativement 1mm plus grosse que les plus petits gabarits. [GEISSE]
-Pour les chats, la paroi mesure environ de 1,3 à 1,7mm [FINN]
Sa surface interne (muqueuse) est lisse et régulière. Selon l’incidence des ultrasons (sondes de haute fréquence dans les zones où le faisceau est perpendiculaire à la paroi), on peut observer trois feuillets, en partant de la lumière :
- une fine ligne hyperéchogène interne composée de la sous-muqueuse (lamina propria).
- une ligne hypoéchogène médiane plus épaisse correspondant à la musculeuse
- une fine ligne hyperéchogène constituée de la séreuse et de la graisse périvasculaire
[image]La paroi vésicale ventrale est souvent difficile à individualiser de la paroi abdominale ventrale, afin de pallier à cela, il est préférable de réaliser l’examen sur animal en décubitus dorsal avec une réplétion vésicale modérée. On peut également utiliser un stand-off pad.
Dans certaines conditions, l’implantation urétérale peut-être observée. Rappelons que les papilles se présentent sous la forme de relief muqueux en région du trigone vésical sur la face dorsale de la vessie. L’arrivée de l’urine dans la vessie peut être observé au Doppler couleur, voir même directement en mode 2D si le contenu de l’urine est hétérogène.
Il y a de nombreux artéfacts lors de l’exploration échographique de la vessie, il est donc important de savoir les reconnaître afin de ne pas les confondre avec des images pathologiques :
-[image]L’artéfact de « réverbération du champ proximal » peut rendre délicate la visualisation de la paroi abdominale ventrale, comme nous en avons parlé précédemment, notamment lorsque la peau est épaisse ou le tissu sous-cutané graisseux. Il apparaît sous la forme de lignes hyperéchogènes, parallèles et à la surface de l’image. Pour pallier à cet artefact, en plus des précautions citées plus haut, il convient de diminuer les gains proximaux, d’interposer par exemple une poche à eau ou tout simplement d’augmenter l’épaisseur de gel :
- Un renforcement postérieur existe lié à la traversée liquidienne du faisceau d’ultrasons.
- Deux artefacts existent peuvent expliquer la présence d’échos non réels[images] :
L’artéfact « d’épaisseur de coupe » correspond à des échos de faible intensité tapissant la face interne de la paroi distale, et qui miment la présence d’un dépôt à l’intérieur de la vessie. Ceci dit dû au fait que tout faisceau ultrasonore a une certaine épaisseur et donc ces échos correspondent à ceux de structures situés dans cet épaisseur, à même profondeur que la paroi vésicale distale.
L’artefact des lobes accessoires est lié à l’existence de faisceaux accessoires orientés dans d’autres directions que le faisceau principal. Normalement l’image n’est obtenue qu’à partir de la reconstruction des structures rencontrées dans le faisceau principal. Cependant, lorsque les faisceaux accessoires rencontrent des structures très échogènes (côlon par exemple), il arrive que les échos soient alors enregistrés et soient replacés à tort par l’appareil comme appartenant au faisceau principal (on notera également que la profondeur est fausse également car correspondant à la distance entre la sonde et la structure dans sa propre direction) Afin d’éviter de confondre des échos avec des lithiases, il convient d’essayer de mettre en mouvement ces échos (pressions sur la sonde ou changent de position de l’animal) ; s’il s’agit effectivement d’artéfacts, ils resteront en place. [BARTHEZ]
-Des échos de réverbération sur la peau ou sur des anses intestinales voisines remplies de gaz peuvent également créer des échos parasites dans la lumière vésicale ; ces artéfacts disparaissent si on modifie la position de la sonde et les plans de coupe.
-La présence de selles et d’air dans le colon descendant crée une image hyperéchogène avec un cône d’ombre, faisant protusion dorsalement dans la vessie, pouvant être confondue avec un calcul vésical, notamment si vessie est distendue. Il suffit de replacer l’animal debout, le côlon restant bien évidemment en partie dorsale à contrario d’un calcul.[BERRY]
-[image]Lors d’ascite, on peut se trouver face à un artefact de pseudo rupture. On observera ainsi sur un bord pariétal convexe de la vessie une image segmentaire anechogène mimant une interruption de continuité, qu’il est important de ne pas confondre avec une rupture et conclure ainsi à tort à un uropéritoine. Cette image peut également s’accompagner d’une fine ligne hypoéchogène distalement dans le plan d’intersection de ce bord. L’explication la plus probable est une ombre acoustique due à la réfraction des ultrasons au niveau de ce bord même si un défaut de réflexion ne peut être exclu. [DOUGLASS]
[images]Enfin, lors de cathétérismes, des bulles d’air peuvent être injectées dans la vessie, créant des images échogènes en suspension, qui contrairement aux images de débris cellulaires, présentent des artéfacts de réverbération.