On notera en préambule que le rein gauche est plus facilement échographié d’une part en raison de sa position plus caudale et d’autre part en raison de la fenêtre acoustique que lui confère la rate.
Crânialement, il entre en contact avec la rate, la grande courbure de l'estomac, le pancréas et la glande surrénale gauche.
Dorsalement, il est en relation avec les muscles sous-lombaires.
Caudalement, il jouxte le
côlon descendant et le duodénum ascendant. Ventralement, il est en relation avec
le côlon descendant. [21]
Le pôle cranial du rein droit est logé dans le processus caudé du lobe caudé du foie.
Par sa face crânio-médiale, il est en contact dorsalement avec la surrénale droite.
Médialement, il est proche de la veine cave caudale. Sa face ventro-médiale est en regard du duodénum descendant et du lobe pancréatique droit.
Ventralement, il est en
contact avec le colon ascendant ou transverse. [10,21]
tableauChez le chien, il existe des normes en fonction du poids de l’animal notamment concernant la longueur BARR.
Une étude plus récente tend à montrer la possible utilisation en pratique d’un rapport comparant la longueur de rein au diamètre de l’aorte ( à l’instar de ce qui est déjà fait en routine pour l’atrium gauche ). La longueur du rein est estimée à partir de la valeur maximale obtenue par un abord ventrolatéral intercostal et/ou subcostal et le diamètre de l’aorte à partir de la valeur maximale sur une coupe longitudinale juste caudalement à l’émergence de l’artère rénale. Ce rapport sur des chiens normaux est compris entre 5,5 et 9,1 MARESCHAL
Chez le chat, les reins normaux mesurent entre 3,5 et 4,5 cm de long. On notera qu’ils peuvent atteindre physiologiquement une longueur de 4,8 cm chez les chats adultes non stérilisés. BESSO, RUEL
Il faut savoir qu’une pyelectasie iatrogénique peut être observée suite à une perfusion PUGH, JAKOVLEJEVIC ou lors de polyurie ; et que suite à l’injection de diurétiques tel le furosémide, la taille de la médullaire peut être augmentée NYLAND.
L’étude de la structure interne rénale illustre les limites de la radiographie, au profit de l’échographie.
Il est important de noter en préambule qu’ une image échographique normale ne permet pas d’exclure une affection rénale ; en effet un certain nombre de lésions parenchymateuses ne sont pas à l’origine de lésions structuralement visibles ! Ainsi, selon une étude, plus d’un tiers des néphropathies ne s’accompagnent pas de modifications échographiques. WALTER
Ceci démontre l’intérêt des biopsies échoguidées que nous ne détaillerons pas dans ce travail.
image imageIl est utile d’illustrer la structure rénale à l’aide de ces coupes sériées afin de pouvoir la comparer aux images échographiques normales.
Echogénicité
La
médulla est
hypoéchogène par rapport au cortex ; en effet,
elle contient les tubes urinifères, constituant donc
majoritairement une zone liquidienne.
Chez certains chats normaux, un liseré hyperéchogène dans la médullaire externe parallèle à la jonction corticomédullaire, également appelé signe de « l’anneau médullaire » est décrit, cela correspond à un dépôt minéral non pathologique dans la lumière des tubules YEAGER Chez le chien, ce signe peut être également présent de manière physiologique. Selon une étude menée sur 32 chiens présentant ce signe, 18 (56%) ne présentait pas de pathologies rénales mises en évidence. On comprend ainsi aisément la difficulté d’interprétation de ce liseré qui peut être présent de manière physiologique mais également de manière pathologique. On notera que selon la même étude, la plupart des chiens ne présentant que cette image ne présentait pas de maladie rénale alors que lorsqu’il était associé à d’autres signes (taille réduite, augmentation d’échogénicité médullaire et pyélectasie) la majorité (78%) en avait une. MANTIS Il s’agit donc bien là d’un signe non spécifique mais sa présence doit cependant amener à porter une attention particulière à l’examen rénal. On peut également se demander s’il ne s’agit pas là d’un signe « sentinelle » apparaissant très précocement.
Chez le chien, le cortex du rein droit a une échogénicité généralement inférieure à celle du foie :
Celle du rein gauche est inférieure celle de la rate :
Enfin, on notera que chez les chats normaux, la présence de vacuoles graisseuses dans le cortex peut en augmenter l’échogénicité :
Rapport cortico-médullaire
Sur une coupe parasagittale latérale, le rapport cortico-médullaire est de 1 chez le chien et de 1/2 chez le chat : CHETBOUL.
Jonction cortico-médullaire
image Cette jonction est parfaitement délimitée chez l’animal sain.
image On notera que l’on peut parfois rencontrer chez le chat, de manière physiologique, un liseré hyperéchogène correspondant à des dépôts minéraux BARTHEZ à voir avec Delphine.
imageNormalement la cavité pyélique n’est pas visible car ne contient pas suffisamment d’urine, exception faite au cours de la miction ou sous diurèse. Dans ce cas là, elle apparaît sous la forme d’une structure anéchogène en forme de Y :
imageLes récessus ou diverticules du bassinet sont hyperéchogènes en raison des tissus adipeux et fibreux avoisinants. On notera que chez les animaux âgés, ils sont plus d’autant plus échogènes et apparents : TOBIAS
Enfin le sinus rénal est lui aussi hyperéchogène et crée ce qu’on appelle la réflexion du sinus central : TOBIAS
Les flux de la vascularisation rénale (hilaire et interlobaire) peuvent être bien soulignée par le Doppler couleur :
L’artère et la veine rénales peuvent être facilement identifiées :
Ce repérage est particulièrement utile pour repérer la glande surrénale (que nous ne développerons pas ici) ainsi que rechercher la présence d’un thrombus ou de bilan d’extension sur des tumeurs surénaliennes. La distinction entre artère et veine se fait aisément en fonction de leur directions (respectivement jusqu’à l’aorte et jusqu’à la veine caudale).Cependant si on ne dispose pas du mode couleur, il faut se méfier car la veine peut paraître faussement pulsatile en raison de sa proximité avec l’artère, on pourra alors porter une attention particulière au diamètre qui est légèrement supérieur en ce qui concerne la veine ainsi qu’à sa paroi souvent moins échogène et à sa position ventrale. CHETBOUL
On notera que l’artère rénale peut être double dans 20% des cas, surtout en ce qui concerne la gauche. NYLAND
Enfin une étude récente a donnée des valeurs usuelles, en ce qui concerne les indices de résistance (RI) et de pulsatilité (PI) au niveau des artères rénales interlobaires, mesurés au Doppler pulsé :
RI = (Vmax systolique-Vmax télédiastolique)/(Vmax systolique)
PI = (Vmax systolique-Vmax télédiastolique)/Time average maximum velocity
-Chez le chien, RI<0,72 et PI<1,52
-Chez le chat, RI<0,70 et PI<1,29 NOVELLAS
En ce qui concerne la valeur de RI chez le chien, cette valeur correspond à ce qui a déjà été publié dans une autre étude, à savoir compris entre 0,55 et 0,72.NYLAND,FISHER Cependant on notera que la valeur des vitesses enregistrées dépend de l’angle de tir entre le faisceau ultrasonique et le flux sanguin
Enfin, on notera que l’utilisation de sédatifs est associée à des valeurs plus basses : entre 0,32 et 0,57 chez les chiens RIVERS LETOURNEAU et entre 0,52 et 0,63 chez les chats RIVERS WALTER